La dépression et moi… Pas cette fois !

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C’est une de mes angoisses post-accouchement… En plus de la peur d’être débordée et épuisée…

La dépression…

Après la naissance de Minus, je n’ai pas fait de baby blues. Je nageais dans le bonheur, mon bébé était beau, en bonne santé, je l’aimais le plus fort du monde. J’étais fatiguée, bien sûr, mais qui ne l’est pas après un accouchement ? (Celles qui ont répondu « moi j’étais pas fatiguée, il a fait ses nuits dès la sortie de la maternité ! », sachez que je vous déteste…).
En plus, tout était bien tombé, la fin de mon congé mater coïncidait avec le début des grandes vacances, comme je suis prof, j’ai donc eu la chance de pouvoir m’occuper de mon bébé pendant 5 mois entiers.

Non, c’est après que tout a commencé…
Quand il a fallu retourner au boulot.
Quand il a fallu laisser mon bébé chez la nounou…
Quand il a fallu que j’aille m’occuper des enfants des autres au lieu de m’occuper du mien…
Pourtant, j’aimais mon boulot mais petit à petit je l’ai détesté, je ne voulais plus y aller.

C’est comme ça que ça a commencé… Tous les matins, je pleurais en laissant mon bébé. Et puis tout doucement, ma vie est devenue un enfer.
À mes yeux plus rien n’allait et tout me minait le moral. Les réunions me gonflaient royalement, car sache-le, on a la réunionite aiguë à l’éducation nationale et on le fait gratis…
Les élèves me tapaient sur le système, je n’avais pas la tête à ça, je voulais être avec mon bébé.
Tout m’irritait. À chaque fois qu’on me proposait de garder Minus pour que Maximus et moi on se prenne du temps pour nous deux ou juste pour que moi je prenne l’air, je rentrais dans une colère noire. Les seuls moments de joie pour moi étaient ceux que je passais avec mon fils ! Comment aurais-je pu vouloir une seconde le laisser à quelqu’un d’autre ?
Et puis, ça voulait dire quoi ? Je me disais que les autres pensaient que je m’en occupais mal et ça ne faisait qu’augmenter mon mal-être.
Petit à petit je me convainquais de mon évidente nullité…

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Je mettais de plus en plus de temps à m’endormir le soir, je me levais donc crevée et plus j’étais crevée, plus je me sentais mal.

Lors d’une visite chez le doc pour Minus qui était malade, il m’a découvert, à moi qui avais rien demandé, un problème à la thyroïde. Rien de bien grave, y’a des milliers de gens qui prennent du Levothyrox ! Mais, sans que je m’en rende compte, ça m’a mis un ptit coup au moral, un autre… C’était pas grave mais me retrouver avec un traitement à vie dès mes 30 ans, ça m’a un peu touchée quand même…

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Je pleurais de plus en plus souvent, je ne dormais plus que 3 ou 4h par nuit.
Je commençais à m’enfoncer dans le terrible gouffre de la dépression…

J’étais de plus en plus persuadée que Maximus n’allait plus m’aimer.
Ben ouais, comment aurait-il pu m’aimer ? Une pleureuse avec des cernes jusqu’au menton, ça fait pas rêver !
Et ce corps ? Ce corps qui me faisait tellement honte… Comme tu le sais peut-être, j’ai pris environ 25 kg pendant ma grossesse. Je n’ai rien perdu après l’accouchement, au contraire même. Au début, je m’en fichais, c’était comme ça, c’était la grossesse. Mais plus ça allait et plus ça me gênait, mais j’étais trop fatiguée, trop triste pour y changer quelque chose, j’ai mis mes pantalons de grossesse pendant presque un an, rien d’autre ne m’allait.
Je n’avais plus rien de féminin, j’étais juste une maman baleine.
Une maman très mal dans sa peau… Alors comment pouvait-il encore m’aimer ? Dans ma tête c’était juste pas possible, il allait partir, c’était sûr.
Il avait beau me dire le contraire, je ne le croyais pas… On est con parfois…

Et puis, j’avais honte d’être dans cet état de tristesse… C’est vrai, j’avais tout pour être heureuse, un beau bébé, un boulot sympa, un mari aimant…. Je ne me comprenais pas, j’avais envie de me mettre des grosses baffes ! J’aurais ptêtre dû le faire d’ailleurs, ça m’aurait ptêtre réveillée.
Et bien sûr, plus je culpabilisais… Plus je culpabilisais…
J’en ai parlé à personne, je restais dans mon coin, je pensais ne pas avoir le droit de me plaindre (je le pense encore un peu). Mais plus on s’isole et moins on s’en sort…

Jusqu’au jour où je suis allée voir le médecin, le jour où j’ai accepté que j’avais besoin d’aide parce que je n’avais plus la force de m’en sortir seule. Un grand homme ce médecin… Il m’a rassurée, m’a déculpabilisée… La dépression ça prévient pas, c’est comme ça, c’est pour tout le monde. La naissance m’avait fatiguée et fragilisée, c’est tout.

J’ai eu 6 mois d’antidépresseurs et une semaine de somnifères. Ça m’a permis de reprendre des forces. J’ai continué à aller au boulot, pour ne pas m’apitoyer sur mon sort. Ma dose de cachet était très faible et on l’a diminuée très vite.
J’ai repris pied rapidemment.
Je ne l’ai dit qu’à ma mère, mes sœurs, et certaines de mes collègues. J’avais toujours tellement honte de moi…
Ça fait maintenant un an et demi que tout ça est fini et il y a toujours aussi peu de gens qui savent ce que j’ai traversé.

Aujourd’hui tout ça est loin derrière moi, j’ai un peu moins honte. Ce qui m’a sortie de là, c’est d’en avoir parlé. Et surtout d’avoir pris mon congé parental. Car, je le savais depuis le début, je ne voulais pas laisser mon enfant.
M’occuper de lui, c’était pas une volonté, c’était un besoin viscéral.
Alors parfois, quand je vois que Minus m’en fait baver, que son « terrible two » a bien été terrible, j’ai peur de re-sombrer…
C’est comme une menace qui plane au-dessus de ma tête… Mais je me rends vite compte que ça n’a rien à voir avec ce que j’ai ressenti il y a 2 ans.
Pour rien au monde je ne changerais ma place aujourd’hui.

J’ai quand même un peu peur de ce qui va se passer après l’accouchement… J’aurai les 2 petits à gérer, bien sûr Maximus sera là pour m’aider, mais bon, il travaille. J’ai peur d’être fatiguée, trop fatiguée et d’être de nouveau fragile.

Et d’un autre côté je me dis que c’est pas possible, car je serai là où j’ai toujours voulu être, auprès de mes enfants…

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4 réflexions au sujet de « La dépression et moi… Pas cette fois ! »

    1. mamourblogue Auteur de l’article

      C’est surtout que j’ai mis du temps à la combattre et à me l’avouer en fait…
      Je vais aller lire ça tout de suite 😉

      Répondre

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