Mes voisins, c’est des ptits vieux, de chaque côté. Enfin quasiment dans toute la rue en fait…
D’un côté, ce sont des ptits vieux bons vivants, un peu foufous, ils sont super gentils. Lui il a plus de 90 ans mais il jardine encore tous les jours et il fait du vélo. Sa femme est plus jeune, ils vont marcher tous les deux presque tous les jours.

De l’autre côté, je les connais moins bien, ils sont plus discrets, plus « distingués ». Je pense qu’ils sont un peu plus jeunes quand même.
C’est d’eux que je vais te parler.
Lui je le vois assez régulièrement, il jardine aussi, y’a rien qui dépasse chez lui, pas une mauvaise herbe, les arbres sont impeccablement taillés. Et je sais bien que ça le dérange que notre jardin soit une jungle !
Sa femme, je la vois quasiment jamais, elle est très très discrète.

Il y a quelques semaines, il y a eu les pompiers devant chez eux… à cet âge là, c’est jamais très bon.
Je me suis pas trompée. Le voisin papy est venu nous voir un jour pour nous raconter que sa femme avait fait un AVC. Ça fait donc plusieurs semaines qu’elle est à l’hôpital, elle est paralysée du côté droit.

Il m’a fait de la peine ce papy parce que je voyais bien qu’il était tout chamboulé. Il se retrouve seul, même s’il va quand même la voir tous les jours. Seul tous les matins et tous les soirs… seul pour faire les tâches ménagères et les repas. Je crois que c’est ça aussi qui le dérange ! Il m’a dit plusieurs fois qu’il n’était pas cuisinier et qu’il mangeait des boîtes ou des jambon/beurre/cornichon.

Finalement je me suis dit que le jour où j’aurais 5 minutes en trop dans ma journée (hahahaha !), je lui ferai un truc à manger. Oh pas un repas tout entier hein ! J’ai déjà tout juste le temps de cuisiner pour ma famille… mais déjà un gâteau, je me suis dit que ça serait pas mal (en espérant qu’il n’ait pas du diabète…).
Moi quand je suis tristoune, c’est le sucré qui me fait plaisir, j’ai supposé que ce serait pareil pour lui.
Je me suis retrouvée un peu bête parce que finalement je ne savais pas ce qu’il aimait. Alors j’ai fait le plus simple possible : un gâteau au yaourt avec des ptits bouts de pommes.
Je lui ai apporté hier midi, encore tout chaud.

Il m’a remerciée plusieurs fois, j’espère qu’il l’aura trouvé bon et que quand même ça lui aura fait plaisir, que ça lui aura réchauffé un peu le cœur. Je l’espère parce que comme c’est quelqu’un de discret il reste assez impassible !

Sur Instagram, j’ai dit en rigolant que je me sentais comme une sainte… bon d’un côté c’est vrai, c’est la première fois que je fais ça, j’ai l’impression d’avoir fait la première vraie bonne action de ma vie. Tu sais celles qui sont complètement désintéressées, celles que tu fais pour faire plaisir et rendre heureux quelqu’un de complètement inconnu (WOOOOO je te vois avec ton esprit mal placé hein !! Tu arrêtes tout de suite !).

Mais en fait le pur altruisme n’existe nulle part. Quand je réfléchis bien je me dis que c’est pas si désintéressé quand même. Déjà parce que j’espère que du coup il va me léguer toute sa fortune… oh ça va je rigole !
Nan, en vrai je me dis 2 choses : d’abord, on finit toujours par récolter ce que l’on sème. Donc j’espère qu’un jour, quelqu’un fasse pareil pour moi quand il m’arrivera des choses pas rigolotes. J’espère qu’en semant des petites graines de gentillesse autour de moi, l’univers me le rendra.
Bon attention hein, je me force pas ! Je pense être quelqu’un de foncièrement gentille (dans le bon sens !)(même si faut pas me chercher). Seulement jusqu’à présent j’étais surtout gentille avec mes proches, famille et amis… les autres, à part bonjour/au revoir, ça ne va pas vraiment plus loin… (déjà il faudrait que je sois moins sauvage… c’est pas gagné, mais je me soigne)

Et ensuite, je me dis aussi que je suis fière de montrer ça à mes enfants. Parce que je serai fière qu’un jour eux aussi tente de faire plaisir à quelqu’un qu’ils ne connaissent pas vraiment mais qui en a bien besoin à un moment de sa vie. Je serai fière qu’un jour ils comprennent qu’il faut être solidaire et aider des gens ou leur faire plaisir sans rien attendre en retour, si ce n’est un sourire. Parce que de ce que je vois, ça manque cruellement à notre monde en ce moment…

Bref, j’ai fait un gâteau au papy d’à côté, et ce qui fait vraiment de moi une sainte, c’est que j’ai réussi à ne pas le gober avant de lui donner !

PS : oui je sais, à part le gâteau en question, les photos n’ont rien à voir mais je les aime bien !